je me suis trompée - écrire à partir d'une matière sonore écoutée ne peut s'apparenter en rien à une écriture improvisée - tout au plus on improvise l'écriture de son écoute - on tente de parler des sons du souffle du silence qu'on perçoit - on tente peut être aussi d'introduire quelque chose qui appartient au monde - une présence humaine - une question qu'on attache au présent - mais on improvise en rien avec une matière écrite - je ne sais d'ailleurs pas s'il existe s'il peut exister une écriture improvisée qui serait le pendant de la musique improvisée - l'improvisation appartient à l'oralité l'improvisation n'appartiendrait qu'à l'oralité - et - comment écrire du rien comment écrire de son chaos intérieur - comment écrire sans but à atteindre sans ligne à poursuivre - comment écrire à partir d'un instant réel et être uniquement dans cet instant réel - que recouvre cet instant réel - comment accepter que le temps de l'instant réel est multiple - que faire avec le croisement des temps - que faire avec ce présent ouvert à l'écoute d'un chaos intérieur - comment prendre en compte l'espace comment prendre en compte la lumière de cet instant réel - comment prendre en compte son corps dans le mouvement d'une écriture improvisée - comment écrire en étant à l'intérieur - en tentant d'être à l'intérieur et en même temps en étant dans le mouvement extérieur de l'écriture - de quoi se constitue la matière écrite avec laquelle on va improviser - oui quelle forme quelle structure quelle charpente lui trouver - on part de rien - et c'est de ce vertige du rien de cette oscillation entre ce rien et ce chaos intérieur qu'on peut peut être improviser - mais ma question reste sans réponse -et d'ailleurs dois - je trouver quelque chose - ou me laisser emporter dévier ramener à un lieu - un lieu d'écriture que je connais déjà - comment me défaire des lieux d'écriture que je connais déjà -comment apprendre à cultiver l'éveil l'éveil dans l'écriture improvisée -
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